Pour la deuxième année Lechassis est partenaire de Baleapop et après avoir rencontré cet été Cécile Cano, la co-commissaire du dispositif Art Contemporain, voici notre recap’ du festival !


L’inauguration de Radiobalea le mercredi devant le cinéma, donne place le jeudi soir à une promenade en centre ville, d’une scène de musique à l’autre, depuis le bord de plage, où dos à la mer on écoute les mouettes et la musique envoutante de Malibu, jusqu’au kiosque de la place Louis XIV, pour finir entre les jeux pour enfants d’un petit parc, non loin du phare. Vendredi et samedi, l’ambiance explose entre la plage de Zenitz dans l’après-midi et les trois scènes et multiples installations artistiques du parc Duconténia dès la tombée de la nuit…


Baleapop, Parc Donibane Baleaonda, photo Ana B.

Baleapop, Parc Donibane Baleaonda, photo Lechassis

C’était la 8 ème édition de Baleapop, le festival de musique et d’art contemporain du pays basque, à la programmation pointue, à l’ambiance familiale et décontractée et au cœur de Saint-Jean- de-Luz. Ostebia, « Pluie miraculeuse » (si vous ne parlez pas basque), était le thème de la programmation art contemporain choisi par Audrey Teichmann et Cécile Cano, commissaires du collectif Tropismes. Alors, bien que tous les festivaliers n’aient pas forcément conscience de la partie art à Baleapop, tous en profitent, même sans le savoir ! Cette année, les œuvres offraient un ensemble poétique, dialoguant subtilement avec l’environnement – celui du parc comme celui du festival, divaguant de la réalité à la fiction. Alors, même si on a évité la pluie de fin d’été, la programmation a permis les miraculeux hasards de quelques rencontres…

Baléapop, Hoël Duret, photo Ana B.

Baleapop, Hoël Duret, photo Lechassis

Dès l’entrée du parc, le long de la grande scène, l’installation de Hoël Duret se fait à la fois discrète et incontournable, avec son allure d’une forêt tropicale faites de néons blancs sunlights et plantes grasses, une forêt urbaine, infranchissable, fascinante et farouche, comme un décor de science-fiction dont il manquerait le personnage. Une nymphe qui, comme une apparition se promène entre cette forêt et celle que forme la foule du festival.
De l’autre côté de la scène, sur un pan vallonné, un cercle de pierres roses phosphorescentes a été installé par Karim Forlin : modeste intervention sur une poignée de pierres, installation comme un foyer qui invite à la détente et où les festivaliers se reposent… la lumière flash de temps en temps, ne nous endormons pas !

Baléapop, Karim Forlin, photo Ana B.

Baleapop, Karim Forlin, photo Lechassis

Entre deux concerts, l’amphithéâtre offrait le calme d’une étrange vidéo silencieuse : un homme en haut d’un pic montagneux fouette la roche.

La répétition de l’image hypnotise. Une œuvre de l’artiste Julius von Bismarck, qui questionne régulièrement le lien et la confrontation entre l’homme et son environnement.
En face, l’installation sculpturale et sonore Folie, for a song, des architectes Sébastien Martinez-Barat et Benjamin Lafore, et du musicien français PEREZ (qui a déjà souvent travaillé en collaboration avec l’art contemporain), appelle autant à l’illusion et au merveilleux. Une folie est une figure architecturale faite pour souligner les particularités d’un lieu. À l’allure aussi fragile qu’une maison de carton sortie tout droit d’un conte pour enfants, la folie accompagne ici un son volatil lui-même créé pour le lieu. Elle est le résultat de la résidence art contemporain et musique que le festival Baleapop met en place pour la troisième année.

Baléapop, Julius von Bismarck, photo Ana B.

Baleapop, Julius von Bismarck, photo Lechassis

Baléapop, Folie for a song, photo Ana B.

Baleapop, Folie for a song, photo Lechassis


Le lien entre musique et art, peut-être se cache-t- il aussi dans la performance, de la scène musicale à la scène artistique ? La performance était en tout cas mise en avant cette année à travers le nouveau partenariat réalisé avec les Beaux-Arts de Bordeaux et la sélection de trois jeunes diplômés : Gilles Sage, Leny Lecointre, et Léo Landreau que l’on pouvait croiser autour de la roseraie du parc.


Le premier mettait en scène une narration performée. Quand chacun saute plus qu’il ne danse énergisé par la boisson et les scènes de Baleapop, l’artiste qui porte bien son nom n’est pas tout à fait à sa place en festival, alors qu’il nous raconte son quotidien avec humour et acidité : il ne boit pas, ne fume pas, trouve que nos smartphones ne font que témoigner de notre épisodique solitude, et se demande si être tatoués aujourd’hui est encore subversif ?

Baléapop, Gilles Sage, photo Ana B.

Baleapop, Gilles Sage, photo Lechassis

Baléapop, Gilles Sage, photo Ana B.

Baleapop, Gilles Sage, photo Lechassis

Le second quant à lui avait construit une installation de tout et rien, campement de fortune et accumulation d’objets, qui prenaient (un peu) sens une fois activés dans la nuit de samedi par toute une troupe de performeurs : ambiance psychédélique entre lumières et fumée, surmontée d’une voix roque racontant l’expérience initiatique d’un enfant.

Baléapop, Leny Lecointre, photo Ana B.

Baleapop, Leny Lecointre, photo Lechassis

Léo Landreau enfin, était difficile à trouver mais facile à aborder. Entre déambulation et dialogue avec les festivaliers, un son dans ses écouteurs et un running bag sur le dos, l’artiste proposait aux festivaliers l’expérience de choisir entre la bonne parole et l’élixir du mal : chanson ou cocktail alcoolisé – l’un comme l’autre avec sa surprise et sa petite histoire… On n’en dira pas plus : il fallait y être !

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