Septembre. Entre le retour au bureau et la redécouverte des couloirs du métro, Paris ne nous avait pas manqué. On ne s’adresse pas aux chanceux qui profitent d’une dernière semaine pour accumuler les selfies au soleil. Ils ont sans doute mieux à faire que de nous lire. Mais pour celles et ceux qui ont rebranché leurs réveils, il paraît que l’art a des vertus curatives. Avez-vous eu le temps de jeter un œil au programme des expos ?

Car il y a toujours de bonnes raisons pour explorer les terres inconnues de la jeune création au début de l’automne. Envie de faire l’expérience de 24h de création en mouvement ? Ou d’assister à une crémaillère-expo-avant-travaux dans un entrepôt de 25 000 m2 ? Dépasser les frontières entre les arts ? Découvrir des corps-critiques superposant arts plastiques et arts vivants ? De nouvelles énergies entre vaudou et éco-féminisme ? Ou des objets-corps, liens spatiaux entre les individus ?

Entre découvertes mouvementées et rendez-vous annuels, c’est l’occasion de déambuler de vernissages en performances, réinventer nos regards, se reposer du rythme effréné des débuts de saison, et questionner nos attentes et nos perspectives. Pour ce premier article c’est un peu ce qu’on a fait, accompagné du binôme Panem et Circenses à l’illustration : un petit tour d’horizon annonçant notre humeur pour la saison à venir !

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« La nouvelle adresse » du Cnap, Pantin – les 14, 15 et 16 septembre

Exceptionnelle ouverture du nouveau bâtiment du Centre national des arts plastiques (Cnap) avant travaux, pour un long week-end de création artistique. Au programme d’une recette réussie : performances, concerts, œuvres sonores, œuvres in situ et cinéma éphémères, une programmation exigeante croisant jeunes créations et artistes confirmé-e-s (Flora Moscovici, Esther Ferrer, Tarek Atoui, Davide Balula, Alex Cecchetti, Monster Chetwynd…) dont de nombreuses commandes inédites, sans oublier la soirée clubbing le vendredi d’ouverture.

Toute la prog’ @La nouvelle adresse – Cnap / 81 rue Cartier Bresson, Pantin

Ouverture vendredi 14/09 à partir de 19h

Ludovic Sauvage « Vampire Blues » à SESSIONS, Marseille – du 1er septembre au 17 novembre.

Une pratique artistique centrée sur l’image et ses relations dans l’espace, des couleurs dominantes fortes, le travail de Ludovic Sauvage met habituellement en perspective la nature optique matérielle de l’image (diapositives, outils optiques) qu’il croise avec sa valeur symbolique de projection. Pour son solo show à Session, espace d’exposition dédié à l’image-mouvement, le titre résonne et attire comme une chanson de fin d’été « Vampire Blues ».

Plus d’infos @SESSIONS / 15 rue du Chevalier Roze, Marseille

 Transformes, 24h à La Villette, Paris – les 8 et 9 septembre.

Pendant 24h d’événements sans interruption « une rotation de la terre sur elle-même », Transformes c’est une mise en mouvement par les arts émergents. Avec l’ambition de soulever des problématiques générationnelles, la programmation vaste aborde autant de questions sur la représentation individuelle ou sociale, le transhumanisme, le travail, le corps genré ou non-genré. Issu du Master 2 pro Métiers de la production théâtrale de Paris 3, l’événement mixe performances, concerts, théâtre et une exposition du jeune collectif Auguri curating invitant cinq artistes à repenser l’Espace périphérique de la Villette. Une énergie captivante et prometteuse.

Toute la prog’ @Transformes / La Villette, Paris

Le 8/09 de midi à minuit, et de minuit à midi le 9/09

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Alexandra Bachzetsis « An Ideal for Living » au Centre culturel suisse, Paris – du 8 septembre au 9 décembre.

 La chorégraphe et plasticienne Alexandra Bachzetsis propose une œuvre pluridisciplinaire, influencée par la culture populaire. L’installation proposée pour le Centre culturel suisse s’inscrit dans la lignée de ses interrogations autour du langage des corps, de leur relation aux objets, au genre et au désir. Des représentations faites pour dépasser les frontières normées des identités sociales. En guise de conclusion, l’exposition donnera lieu à une pièce chorégraphique intitulée Escape Act.

Plus d’infos @Centre culturel suisse / 32 rue des Francs-Bourgeois, Paris

Vernissage le 07/09 à partir de 18h

Cindy Coutant, Performance pour Le Printemps de septembre, Toulouse – le 21 septembre.

Cindy Contant s’intéresse au langage et à la sémantique, à des questions liées aux nouvelles technologies et à l’esthétique d’internet… ou à l’imaginaire du football aussi. Sa pratique artistique relève souvent de la lecture. Cette année, pour Le Printemps de septembre, festival toulousain annuel, elle poursuit ce travail en proposant une « lecture augmentée » au cœur d’un dispositif associé, le tout résultant d’une collaboration avec le musicien Theo Pozoga.

Plus d’infos @Le Printemps de septembre / Institut supérieur des arts de Toulouse

Performance le 21/09 de 18h30 à 19h

Mélanie Matranga « •— • » à la Villa Vassilieff, Paris – du 21 septembre au 22 décembre.

Un titre énigmatique pour une exposition sur la manipulation et les modulations du langage. Mélanie Matranga aime à créer des « structures émotionnelles », reconstitution d’ambiances croisant paysages intimes et quotidiens. Pour la Villa Vassilieff, elle explore les limites du langage à travers l’élaboration de pièces inédites. Dans une plus large mesure, cette approche touche également aux questions d’expression, de communication, de représentation de soi et de définition de l’autre.

Plus d’infos @Villa Vassilieff / Chemin de Montparnasse, 21 avenue du Maine, Paris

Vernissage le 20/09 à partir de 18h

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Chloé Serre « Les conventions ordinaires » à la BF15, Lyon – du 19 septembre au 17 novembre.

C’est à la BF15 que nous pourrons découvrir la première exposition personnelle de Chloé Serre. Oscillant entre le sculptural et le performatif, sa pratique nous invite à exploiter ce qui régie nos rapports quotidiens envers l’autre ou la société. L’artiste élabore ce qu’elle nomme des « scripts d’intentions » qui peuvent être interprétés par des danseurs et danseuses. Nous voici plongés au cœur d’un univers quasi scénique, propice aux diverses interactions.

Plus d’infos @La BF15 / 11 quai de la Pêcherie, Lyon

Vernissage chorégraphique le 18/09 à partir de 18h

Festival Jerk Off 2018, Paris – du 12 au 22 septembre.

Proposer d’autres corps et d’autres imaginaires pour donner de la visibilité au corps queer et aux sexualités marginalisées. La diversité du festival c’est aussi sa pluridisciplinarité, danse, théâtre, performances et arts visuels, pour briser les frontières dans le sujet et les formats. Une belle occasion de découvrir des nouveaux talents en déconstruisant nos représentations socio-culturelles. Avec 10 spectacles, une projection, et deux expositions To Michel à DOC ! et Gerontophilia au Point Éphémère questionnant l’amour selon d’autres modalités, sans limites d’âges ou de frontières.

Toute la prog’ @Jerk Off 2018 / Carreau du Temple, FGO-Barbara, Point Éphémère, DOC !

Tiphaine Calmettes, Euridice Zaituna Kala « Le Pouvoir du dedans » à La Galerie, Noisy-le-Sec – du 22 septembre au 15 décembre.

Pour créer « une expérience hyper-sensible et pluri-sensorielle » et « créer un laboratoire » comme exposition, le projet mené par Élise Atangaga, curatrice invitée, regroupe deux artistes aux horizons complémentaires sensoriels et gustatifs, organique et légèrement mystique. Au milieu des œuvres déjà en place, Tiphaine Calmettes et Euridice Zaituna Kala évoqueront savoirs traditionnels, éco-féminisme et pratiques rituelles. Des moyens pour trouver sans doute d’autres voies d’expression et d’inclusion sociale.

Plus d’infos @La Galerie / 1 rue Jean-Jaurès, Noisy-le-Sec

Vernissage (et cuisine vaudou d’Euridice Zaituna Kala) le 21/09 à partir de 18h

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« En adoptant une posture volontairement prolifique, notre studio de conception digitale se destine à concevoir des images dont le mystère permette d’invoquer de nouveaux mondes poétiques. Notre collaboration pour Lechassis est une série d’images originales qui illustre la chronique, mais surtout, c’est un ensemble de préoccupations qui donne la mesure d’un hymne de rentrée de la jeune création française. Il attise notre propre processus créatif. Intuitivement, nous identifions des idées récurrentes avant de les faire converger pour mieux les fantasmer. L’omniprésence des corps est suggérée par leur absence, les formes de représentation de l’espace sont sans cesse rejouées et réinventés, les identités sont profondément mises en tension, et la flore est jaillissante. Ces univers ne pourraient-ils pas aussi vous autoriser à adopter de nouveaux usages ? »

@studiopetc – panem-circenses.com

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